mercredi 17 juin 2009

Le voyage

J'avais soudainement envie de voir Paris. Ses lumières, ses petits pains, son vin et ses Parisiens. Alors, j'ai tout laissé tomber et je me suis pris un billet d'avion. Je suis comme ça, moi. Un coup de tête et PAF, les dés sont jetés. Alors le boulot de journaliste, les réunions mondaines et les rendez-vous, tous annulés. Sans préavis.

D'accord, j'aurais peut-être dû appeler au bureau. Leur signifier mon départ. Leur dire : « Hé salut tout le monde! Je me pousse d'ici. J'ai le goût de partir, là, comme ça. À la prochaine! » Mais j'aurais sans doute manqué de crédibilité. Ou pire, ils auraient réussi à me convaincre. Car je suis aussi comme ça. Influençable comme pas un. Alors, quand m'est venue l'idée de partir pour l'Europe, j'ai tout de suite réservé un billet d'avion le plus tôt possible, pour ne pas voir personne. Pour ne pas me laisser convaincre de rester. Et me dire que ma vie n'est qu'une accumulation de regrets.

J'avais moins de 48 heures pour faire mes bagages. Tant qu'à partir sur un coup de tête, je me suis dit : « Allez hop! Une valise, avec le strict nécessaire. » Quelques vêtements, un lecteur mp3, passeport et autres papiers d'identité et, bien entendu, le contenu intégral de mon compte en banque converti en Euros ( pas grand chose, surtout avec le taux de change ).

Quelques heures plus tard, j'étais en route, à bord de ma voiture ( pas tout a fait payée encore) vers l'aéroport de Montréal. J'étais prêt à dire adieu au Québec, pour un temps qui n'était pas encore déterminé. Sûrement assez longtemps pour ne pas voir l'hiver arriver et repartir. Sûrement assez longtemps pour ne pas fêter mon anniversaire (24 ans bien comptés) avec le peu de proches que j'ai. Et sûrement assez longtemps pour attraper l'accent parisien.

Mon plan était clair : arrivé à Paris, je devais me rendre à l'ambassade canadienne pour une demande de Visa. Puis, attendre que me soit accordé le dit-document en vivant de mes économies ( un peu plus de 10 000 euros, tout de même ). Me trouver un hôtel pas trop dispendieux et faire le touriste pendant une semaine ou deux. Aller prendre des photos de la tour Eiffel, du Louvres et de tous ces endroits que les touristes fréquentent.

C'était le plan de départ. Celui auquel je me fiais pour devenir aussi parisien que n'importe quel péquenot français qui allait se ruiner dans un appartement de 10 mètres carrés à 900 euros par mois. À peu près. Jusqu'à ce que je croise Marthe.

Dans la file d'attente, devant moi, se tenait une femme à l'allure particulière. Particulière, parce que premièrement, sa longue jupe verte d'origine bohémienne ne s'harmonisait pas très bien avec son gilet ample orange brûlé. Deuxièmement, parce que cette accoutrement d'hippie paumé ne cadrait pas avec la mi-quarantaine apparente du personnage. Troisièmement, parce que les petites lunettes de fumée à la Janis Joplin, c'était plus de mode depuis longtemps. Et quatrièmement, parce que tout cet ensemble d'éléments disparates formaient un tout unique, singulier et, curieusement, agréable à regarder. Lorsqu'elle leva la tête vers moi, elle s'aperçut sans doute que moi aussi j'étais seul et me décocha un grand sourire, comme si nous étions des amis de toujours qui se retrouvions, après un long moment d'absence.

Elle me posa plein de questions. Qui j'étais, où j'allais, pourquoi j'y allais et plein d'autres encore. Puis, elle s'esclaffa, s'excusa d'autant de curiosité et se présenta. Marthe. Nom de famille inutile. D'après ce qu'elle me racontait, je pouvais en déduire que c'était une SDF du monde. Toujours entre deux vols, à se promener à travers les continents. Travaillant pour ramasser un peu d'argent pour vivre et se payer un billet pour sa prochaine destination.

mercredi 10 juin 2009

En pause

Note inutile : Pause d'écriture pour raison suivante : Blocage
Donc l'écrivain - moi, entre autres - se ressource en lecture et en tentative personnelle d'écriture.
Je suis un vrai personnage de Stephen King : Écrivain bloqué nourrissant trop de vices. Gé-nial. Au plaisir de vous réécrire avant les exercices de septembre!

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