Je la dis ou je la dis pas
La pensée qui brûle en moi
Mon amour, je n'aime que...
Et là? Là tu penses à quoi?
À rien
À quoi de Stéphanie Lapointe et Albin De La Simone
La pensée qui brûle en moi
Mon amour, je n'aime que...
Et là? Là tu penses à quoi?
À rien
À quoi de Stéphanie Lapointe et Albin De La Simone
On est couchés là. L'un dans l'autre, comme ça. À travers l'herbe humide. Et on ne parle pas. On regarde le ciel et ses étoiles fixées, comme des milliers de petits clous bien ancrés. Elle respire, sans faire trop de bruit, comme si elle avait peur de casser l'instant. Je ne la regarde pas, mais je la sens, présente comme jamais, collée à moi. Ses longs cheveux bruns doivent être étendus tout autour de sa tête, dessinant un halo visible à vol d'oiseau.
- Tu penses à quoi? qu'elle me demande, d'une toute petite voix.
- À rien.
C'est silencieux, tout autour. Juste les grillons. Et le vent d'été, à travers les branches du chêne à quelques mètres. Quelques fois, une voiture passe, sur la route, en bas de la cour. J'écoute la campagne. Un gros nuage vient de cacher la Grande ourse.
- Toi, tu penses à quoi?
- À rien, me répond-elle, sur le même ton.
Combien de temps s'est écoulé, depuis notre arrivée? Mon bras est coincé sous son corps. Peut-être une heure. Ou deux. J'ose pas nous déranger, pour regarder ma montre. J'ai envie de lui parler. De lui demander tout ce que je ne sais pas d'elle. De connaître tous ses souvenirs, à défaut d'en faire partie. Mais tout ce qu'il va sortir de ma bouche, c'est :
- Là tu penses à quoi?
Un coup de vent secoue l'arbre. Le chuchotement des feuilles couvre le chant des grillons. L'air nocturne de juillet passe au-dessus de nous, comme un drap nous effleurant la peau. Un frisson me picote les jambes et me remonte jusqu'au bas du dos. Je la sens se caler contre moi. Et dans le creux de mon oreille, j'entends :
- À rien.
Il va peut-être pleuvoir. Mais tous les nuages sont noirs, la nuit. Et celui-ci vient de passer. Je vois Cassiopée, dans le ciel. Est-ce qu'on regarde la même chose? Peut-être qu'elle regarde les pieds d'Andromède, ou l'épaule de Persée. Dans mes mains, ses cheveux fins glissent comme des rubans de papier de soie. Je lui dis ou pas?
- Je t'...
- Et là? Tu penses à quoi?
-À rien, que je lui réponds.
Et on continue de regarder le ciel pour un long moment. Mais ce ne sera jamais assez.
Yeah! J'ai l'impression que tu t'es servi de mes commentaires :P haha
RépondreSupprimerIl fait moins comme ton ébauche de roman :P
Mais il est encore meilleur que ton premier texte. Bcp plus de contenu, on sent l'atmosphère!! :D