mercredi 1 avril 2009

Le fleuve 2e version

Je voudrais me fendre en quatre, là où le fleuve se sépare de la terre. Perdre pied et m'accrocher au littoral, pour ne sentir que la brise du silence. Je voudrais me fracasser aux rochers de tes idées, m'oublier, comme ça. M'arracher la rage du poitrail.

Verser une cascade de cris, un précipice de haine. Et une bruine de je t'aime. Je te sanglote, sur le bord d'un fleuve aux milles visages. Va-t-en aux quatre coins du monde. Propage-toi, comme une maladie. Et laisse-moi me greffer à la mer. Comme un glacier millénaire.

Déjà le sel m'abime les yeux. Les écumes se déferlent sur ma peau. Les vagues s'écrasent sur ma tête. Je voudrais m'éloigner du ciel pour toucher l'abysse. Me fusionner à l'estuaire. N'être plus qu'un embrun de larmes.

Ne me retiens pas. Même si tu n'as jamais essayé. Ne me regarde pas. Même si tu ne m'as jamais vu. Et laisse-moi quitter le métal. À travers l'air du temps.

Pour me mêler au fleuve.

2 commentaires:

  1. DÉfinitivement meilleur que la première version (selon moi)
    Plus long, mais on sent encore plus l'émotion et les ravages...

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  2. Vraiment intense les émotions que ce poème me fait vivre.
    J'aime tellement la mer...
    j'voudrais me greffer à la mer.

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