jeudi 26 février 2009

Société

Produits de consommation, produits consommés, produits consommateurs. On parle on parle on parle, plus y'a de mots, moins y'a de signifié. On est journal, actualités d'un monde, d'une ville. Sherbrooke, Trois-Rivière, Québec, Montréal. Paf. Rue Frontenac, lock-outée. Et on s'étouffe avec son papier. Taché de pub.

On est actualités, Internet. Cyberpresse sur iMac, Canoë sur PC, blogosphère d'insanités. On se gave on se gave on se gave, on garde pour soi, on étale sur sa tranche de pain, sa culture pop atteinte d'élitisme. Et on se sent bien, fin. On méprise les américanisés, ces colonisés, ces têtes carrées. L'oubli du miroir/écran, une réalité.

On est actualités, télévisions. Devant notre Téléjournal puritain, sur l'écran catholique, on est cathodiques, fluorescents. Bombardements de Grammys, et d'Oscars, Poule Spéciale Gala, Occupation double, triple, quadruple dans nos têtes de société. On digère le tout, écran Peptobismol. C'est vrai, ça passe à la télé. Mais ça peut pas m'arriver. C'est dans télé.

Quelqu'un parle pour dire, dit pour parler, regarde la caméra, sourire Botox/grave/faux faux faux. Quelqu'un regarde, s'étouffe avec son Michelina/Stouffers/repas trop surgelé. Ou avec son téléviseur/journal/PC/Mac. Quelqu'un s'insurge, part en croisade, réclame des têtes.

Est-ce toi, Lola?

On est société, monétaire. On doit notre cul, on se casse le cul, on vend notre cul, on raffermit notre cul, dans nos yeux, que notre cul. Je\me\moi, culte du cul. On veut le voir en manchettes, en première page, notre cul. Société du cul 2.0, sur Youtube, Facebook et tout le restant du web.
Ce soir, en vedette, notre cul.

Quelqu'un réussit. Quelqu'un (multiplié par millions) non.

On veut écrire, chanter, dire. Réprimer, étouffer détruire.
On se croit élite et cultivé. Mais moi, toi, lui, nous sommes.
Produits de consommations, produits consommés, produits consommateurs.

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