And if the cloud bursts, thunder in your ear
You shout and no one seems to hear
And if the band youre in starts playing different tunes
Ill see you on the dark side of the moon
Brain Damage de Pink Floyd
Simon faisait glisser sa main le long du visage rond de Jessie, ou Fanny, il n'en était pas certain. Quel âge faisait-elle, couchée là, ses cheveux roux sur l'oreiller, contrastant avec la blancheur de sa peau nue? Sûrement pas plus de 25 ans. De temps à autres, elle poussait un petit gémissement, ce qui excitait Simon encore plus. D'un geste lent et attentionné, il laissa glisser ses doigts le long de son cou, jusqu'à sa poitrine. Il effleura son mamelon durci, pointant vers le ciel. Il se cache le visage dans son cou et y déposa plusieurs baisers. Sa main quitta le petit sein confortable et s'aventura jusqu'au bas-ventre, où elle se posa à plat, pour y sentir la fraîcheur de sa peau. La jeune femme prenait de grandes respirations, sa poitrine suivant le rythme langoureux qui était instauré.
Simon prit appui sur son coude pour la regarder d'un autre point de vue. Les yeux clos, elle semblait paisible, comme si elle était en extase, ou en plein sommeil. Il baisa ses lèvres, sans s'attendre à ce qu'elle réponde. Une faible odeur d'alcool s'échappait de sa fine bouche à chaque expiration.
Il ne manquait qu'une chose pour que ce moment soit parfait. Simon se retourna et prit la télécommande de son lecteur CD. Lorsqu'il appuya sur Play, la musique de Pink Floyd meubla le silence de la maison plongée dans l'obscurité. Pendant que Breathe jouait, Simon flattait les hanches de sa conquête, qui demeurait silencieuse et immobile. Juste à penser à ce qui s'en venait, Simon sentait son membre s'écraser sous son pantalon de jeans, qui devenait de plus en plus serré.
«Pas tout de suite. Il faut faire durer le plaisir.», se dit-il.
Alors qu'il s'était blotti contre elle, il la sentit bouger sa jambe. Pris d'un sursaut, il quitta le lit d'un bond et la regarda, effrayé. Un des liens lui retenant les pieds s'était défait. Le noeud avait été sans doute mal fixé après le pied du lit. Simon rattacha la corde, en s'assurant qu'elle ne lâcherait pas encore.
Elle était d'une beauté, lorsqu'endormie. Ses cheveux qui encadraient son visage un peu rond, ses bras placés en croix qui ouvraient sa poitrine... Elles étaient toutes spéciales, quand il les ramenait chez lui.
Simon pencha la tête devant ce spectacle qui l'étonnait encore à chaque fois. Mais ce soir-là, il avait brisé le moment. Il avait eu peur qu'elle se soit réveillée. Mais jamais ce n'était arrivé avant. Il s'avança lentement vers le lit, Time l'accompagnant dans sa lente marche. Il était maintenant debout, à côté du lit. Si près de cet ange roux, son pénis se gonfla d'excitation, dans l'appréhension de ce qu'il allait faire. Il se pencha pour sortir son sac de dessous du lit. En l'ouvrant, il leva la tête vers Jessie. Ou Fanny. Mais il préférait Jessie.
«Tu es vraiment mon genre de fille.»
Il déposa sa scie égoïne sur le lit, à côté de la jeune fille endormie.
«Vraiment.»
Sa gorge, nouée par l'excitation, avait étouffé la dernière syllabe.
Il posa un baiser sur le front de Jessie. Puis, prenant une grande respiration, il reprit en main son outil. Dressée comme un phallus, la scie reflétait la lumière de chevet. Simon réprima un petit tremblement de la main et posa les dents de la lame sur la cuisse de l'objet de son désir.
À chaque mouvement de bras, le coeur de Simon battait la chamade. La voix de Clare Torry emplissait ses oreilles et il pouvait sentir ses jambes fourmiller. Après plusieurs minutes, il déposa la scie et se déshabilla lentement, en regardant le visage inconscient de Jessie. Son gland turgescent s'élevait maintenant à la hauteur de son nombril.
Brain Damage jouait pendant que Simon pénétrait Jessie avec force. Il sentait la jouissance monter en lui, traverser son membre à chaque fois qu'il entrait en elle. L'odeur de sa sueur mêlée au sang lui faisait tourner la tête. Puis, de plus en plus, il sentait l'orgasme approcher. C'est vers le milieu d'Eclipse qu'il explosa, se vidant de son plaisir en elle. Tous ses muscles se contractèrent, pendant un instant, puis se relâchèrent. Il se laissa choir sur le corps qu'il avait mutilé, pour profiter une dernière fois de l'odeur sensuelle de la mort qui, une fois de plus imprégnait ses draps.
Le silence était revenu dans la maison lorsque Simon se décida enfin d'aller prendre une douche. Avant de sortir de la chambre, il se retourna vers le lit. Le tronc de Jessie baignait dans une mare de sang, ses membres sciés pendant chacun au bout de leur corde.
«Tu étais vraiment mon genre de fille.»
dimanche 29 mars 2009
jeudi 26 mars 2009
Velours d'acier
Je suis un homme au coeur de glace et aux mots d'acier
et je ne saurai jamais m'écrire sur un écrin de velours
je t'ai tué (je me suis tué, je nous ais tué, je les ais tués) cent fois plutôt qu'une
et je ne veux plus m'avancer, dans la persistance de la mémoire
parabole paradigmatique aux effluves de syntagme
je suis accroché aux choix multiples de mes mots
et je ne sais pas si j'aime
mais je sais que d'autres le feront, un peu plus, à chaque fois
une perversion on se ressemble
la garde baissée, la tête pleine de rêves plus de dignité
l'avenir se dessine dans mes paroles métalliques je m'attends
et qu'à leur insu, sur un morceau de velours, je t'écrive
et je ne saurai jamais m'écrire sur un écrin de velours
je t'ai tué (je me suis tué, je nous ais tué, je les ais tués) cent fois plutôt qu'une
et je ne veux plus m'avancer, dans la persistance de la mémoire
parabole paradigmatique aux effluves de syntagme
je suis accroché aux choix multiples de mes mots
et je ne sais pas si j'aime
mais je sais que d'autres le feront, un peu plus, à chaque fois
une perversion on se ressemble
la garde baissée, la tête pleine de rêves plus de dignité
l'avenir se dessine dans mes paroles métalliques je m'attends
et qu'à leur insu, sur un morceau de velours, je t'écrive
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Poésie
dimanche 22 mars 2009
Atelier
Le soleil traversait les carreaux du corridor menant à la cuisine, faisant apparaître deux gros carrés lumineux sur le mur. Bien que la température matinale semblait être confortable, Pierre pouvait sentir la froide céramique sous ses pieds. En entrant dans la cuisine, il s'étonna un peu de voir Murielle encore à la table, elle qui devrait être parti travailler. Il gratta son torse nu et c'est en achevant un bâillement qu'il dit :
- Bonjour, ma belle!
Murielle prit une gorgée de café, sans cesser de fixer son journal.
- Murielle, ça va?
Elle tourna une page de son journal et releva la tête. Le soleil qui la frappait dans les yeux ne semblait pas atténuer son air mécontent.
- Où est la voiture, Pierre?
Un grattement, suivi de petits gémissements, attira l'attention de Pierre.
- Ah! Pistache veut prendre une marche, on dirait. Je vais y aller.
- Pierre, il faut qu'on se parle.
Le ton qu'avait pris Murielle empêcha Pierre de se retourner pour quitter.
- Assieds-toi.
Le plancher sous la table était plus froid, caché du soleil par la table. En voulant s'accoter sur le dossier de la chaise, Pierre eut un petit sursaut, causé par le froid des barreaux métallique traversant la chaise. Il regarda Murielle, qui continuait de le fixer, sans dire un mot. Ses cheveux blonds attachés en chignon lui donnaient un air trop sérieux et accentuaient le léger plissement de ses yeux.
- Euh... j't'écoute?
- T'as vraiment aucune idée de quoi je veux parler?
Pierre jeta un coup d'oeil derrière Murielle, vers la porte d'entrée. Le chien avait cessé de gratter à la porte.
- Non, dit-il, tout en secouant la tête.
Murielle prit une grande respiration en roulant ses yeux. Elle ferma son journal et se leva.
- Murielle? Qu'est-ce qui se passe?
Murielle s'appuya sur le comptoir, les mains bien à plat sur la surface, faisant dos à Pierre.
- Où est-ce que t'étais, hier?
Les barreaux de chaise étaient maintenant tièdes dans le dos de Pierre. Le chien avait recommencé à gratter à la porte.
- Murielle, il faudrait vraiment faire sortir le chien.
Murielle tourna sèchement sa tête en direction de Pierre.
- Où est-ce que t'étais, Pierre?
- J'étais parti avec les gars! Je te l'avais dit, non?
Murielle se retourna pour lui faire face. Sa colère semblait avoir cédé la place à une certaine tristesse.
- Steeve a appelé hier soir. Il voulait t'inviter à venir avec eux.
- Oui, et j'y suis allé.
- Ils ont appelé deux heures après ton départ, Pierre.
Le chien recommença à gratter à la porte.
- Murielle, le chien...
Murielle se pencha la tête. Elle se dirigea vers la porte d'entrée pour disparaître dans le petit corridor. Pierre se leva et se prépara un bol de céréales. Alors qu'il s'apprêtait à le manger, Murielle revint dans la cuisine. Ses yeux étaient maintenant bouffis et rougis, sans doute parce qu'elle avait pleuré.
- Murielle, qu'est-ce qu'il y a?
Murielle lui tendit le journal qu'elle lisait. Sur la première page, on pouvait y lire : « Une voiture jetée du haut d'une falaise. Tous les détails en page A-4. » Le chien intensifia ses gémissements et gratta de plus belle à la porte.
- Pierre, qu'est-ce qui se passe?
Pierre fixait le journal, incrédule.
- Je... C'est... Bon, Murielle, sors le chien, je ne m'entends plus penser.
- Pierre, nous n'avons pas de chien.
Pierre releva la tête. Murielle déposa devant lui une poignée de comprimés.
- Pourquoi, Pierre?
- Bonjour, ma belle!
Murielle prit une gorgée de café, sans cesser de fixer son journal.
- Murielle, ça va?
Elle tourna une page de son journal et releva la tête. Le soleil qui la frappait dans les yeux ne semblait pas atténuer son air mécontent.
- Où est la voiture, Pierre?
Un grattement, suivi de petits gémissements, attira l'attention de Pierre.
- Ah! Pistache veut prendre une marche, on dirait. Je vais y aller.
- Pierre, il faut qu'on se parle.
Le ton qu'avait pris Murielle empêcha Pierre de se retourner pour quitter.
- Assieds-toi.
Le plancher sous la table était plus froid, caché du soleil par la table. En voulant s'accoter sur le dossier de la chaise, Pierre eut un petit sursaut, causé par le froid des barreaux métallique traversant la chaise. Il regarda Murielle, qui continuait de le fixer, sans dire un mot. Ses cheveux blonds attachés en chignon lui donnaient un air trop sérieux et accentuaient le léger plissement de ses yeux.
- Euh... j't'écoute?
- T'as vraiment aucune idée de quoi je veux parler?
Pierre jeta un coup d'oeil derrière Murielle, vers la porte d'entrée. Le chien avait cessé de gratter à la porte.
- Non, dit-il, tout en secouant la tête.
Murielle prit une grande respiration en roulant ses yeux. Elle ferma son journal et se leva.
- Murielle? Qu'est-ce qui se passe?
Murielle s'appuya sur le comptoir, les mains bien à plat sur la surface, faisant dos à Pierre.
- Où est-ce que t'étais, hier?
Les barreaux de chaise étaient maintenant tièdes dans le dos de Pierre. Le chien avait recommencé à gratter à la porte.
- Murielle, il faudrait vraiment faire sortir le chien.
Murielle tourna sèchement sa tête en direction de Pierre.
- Où est-ce que t'étais, Pierre?
- J'étais parti avec les gars! Je te l'avais dit, non?
Murielle se retourna pour lui faire face. Sa colère semblait avoir cédé la place à une certaine tristesse.
- Steeve a appelé hier soir. Il voulait t'inviter à venir avec eux.
- Oui, et j'y suis allé.
- Ils ont appelé deux heures après ton départ, Pierre.
Le chien recommença à gratter à la porte.
- Murielle, le chien...
Murielle se pencha la tête. Elle se dirigea vers la porte d'entrée pour disparaître dans le petit corridor. Pierre se leva et se prépara un bol de céréales. Alors qu'il s'apprêtait à le manger, Murielle revint dans la cuisine. Ses yeux étaient maintenant bouffis et rougis, sans doute parce qu'elle avait pleuré.
- Murielle, qu'est-ce qu'il y a?
Murielle lui tendit le journal qu'elle lisait. Sur la première page, on pouvait y lire : « Une voiture jetée du haut d'une falaise. Tous les détails en page A-4. » Le chien intensifia ses gémissements et gratta de plus belle à la porte.
- Pierre, qu'est-ce qui se passe?
Pierre fixait le journal, incrédule.
- Je... C'est... Bon, Murielle, sors le chien, je ne m'entends plus penser.
- Pierre, nous n'avons pas de chien.
Pierre releva la tête. Murielle déposa devant lui une poignée de comprimés.
- Pourquoi, Pierre?
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Nouvelle littéraire
mercredi 18 mars 2009
lundi 16 mars 2009
À quoi, version retravaillée
Je la dis ou je la dis pas
La pensée qui brûle en moi
Mon amour, je n'aime que...
Et là? Là tu penses à quoi?
À rien
À quoi de Stéphanie Lapointe et Albin De La Simone
La pensée qui brûle en moi
Mon amour, je n'aime que...
Et là? Là tu penses à quoi?
À rien
À quoi de Stéphanie Lapointe et Albin De La Simone
On est couchés là. L'un dans l'autre, comme ça. À travers l'herbe humide. Et on ne parle pas. On regarde le ciel et ses étoiles fixées, comme des milliers de petits clous bien ancrés. Elle respire, sans faire trop de bruit, comme si elle avait peur de casser l'instant. Je ne la regarde pas, mais je la sens, présente comme jamais, collée à moi. Ses longs cheveux bruns doivent être étendus tout autour de sa tête, dessinant un halo visible à vol d'oiseau.
- Tu penses à quoi? qu'elle me demande, d'une toute petite voix.
- À rien.
C'est silencieux, tout autour. Juste les grillons. Et le vent d'été, à travers les branches du chêne à quelques mètres. Quelques fois, une voiture passe, sur la route, en bas de la cour. J'écoute la campagne. Un gros nuage vient de cacher la Grande ourse.
- Toi, tu penses à quoi?
- À rien, me répond-elle, sur le même ton.
Combien de temps s'est écoulé, depuis notre arrivée? Mon bras est coincé sous son corps. Peut-être une heure. Ou deux. J'ose pas nous déranger, pour regarder ma montre. J'ai envie de lui parler. De lui demander tout ce que je ne sais pas d'elle. De connaître tous ses souvenirs, à défaut d'en faire partie. Mais tout ce qu'il va sortir de ma bouche, c'est :
- Là tu penses à quoi?
Un coup de vent secoue l'arbre. Le chuchotement des feuilles couvre le chant des grillons. L'air nocturne de juillet passe au-dessus de nous, comme un drap nous effleurant la peau. Un frisson me picote les jambes et me remonte jusqu'au bas du dos. Je la sens se caler contre moi. Et dans le creux de mon oreille, j'entends :
- À rien.
Il va peut-être pleuvoir. Mais tous les nuages sont noirs, la nuit. Et celui-ci vient de passer. Je vois Cassiopée, dans le ciel. Est-ce qu'on regarde la même chose? Peut-être qu'elle regarde les pieds d'Andromède, ou l'épaule de Persée. Dans mes mains, ses cheveux fins glissent comme des rubans de papier de soie. Je lui dis ou pas?
- Je t'...
- Et là? Tu penses à quoi?
-À rien, que je lui réponds.
Et on continue de regarder le ciel pour un long moment. Mais ce ne sera jamais assez.
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L'il nu
Il était là face à son trépas qui l'enlisait
Il ne pourrait plus s'affranchir le temps tictactictac le brûlait
Il se voyait là. Ici. Dans un univers au bout de ses doigts.
L'imaginaire du vide élançait le ciel.
Il dansait sur les heures. Le temps tictactic s'écourtait
Ses doigts recouverts de poussière s'agrippaient à la falaise.
Il tirait à lui l'impossible pensée. Le temps tictac lui glissait des doigts
Il était tout ce qu'il avait bâti une tour inflexible, face au soleil
Il s'avançait, une étoile à la main. Une brûlure au coeur. Le temps tic le rattrapait
Il était métaphysique dans un état 'pataphysique. Le temps s'arrêtait.
Il ne pourrait plus s'affranchir le temps tictactictac le brûlait
Il se voyait là. Ici. Dans un univers au bout de ses doigts.
L'imaginaire du vide élançait le ciel.
Il dansait sur les heures. Le temps tictactic s'écourtait
Ses doigts recouverts de poussière s'agrippaient à la falaise.
Il tirait à lui l'impossible pensée. Le temps tictac lui glissait des doigts
Il était tout ce qu'il avait bâti une tour inflexible, face au soleil
Il s'avançait, une étoile à la main. Une brûlure au coeur. Le temps tic le rattrapait
Il était métaphysique dans un état 'pataphysique. Le temps s'arrêtait.
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dimanche 15 mars 2009
Un fleuve
Je voudrais me fendre en quatre, là où le fleuve se sépare de la terre. Perdre pied et m'accrocher au littoral, pour ne sentir que la brise du silence. Je voudrais me fracasser aux rochers de tes idées, m'oublier, comme ça. Suivre le courant de ma rage.
Verser un torrent de cris, une chute de haine. Et une bruine de je t'aime.
Je te sanglote, sur le bord d'un fleuve aux milles visages.
Va-t-en aux quatre coins du monde. Propage-toi, comme une maladie.
Et laisse-moi me greffer à la mer.
Verser un torrent de cris, une chute de haine. Et une bruine de je t'aime.
Je te sanglote, sur le bord d'un fleuve aux milles visages.
Va-t-en aux quatre coins du monde. Propage-toi, comme une maladie.
Et laisse-moi me greffer à la mer.
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Poésie
À rien
J'entends le silence étourdi
Le vent dans les branches
Je ne pense pas, j'atterris
Je reviens à la vie
À quoi de Stéphanie Lapointe
On est couchés là. L'un dans l'autre, comme ça. Et on ne parle pas. On regarde le ciel et ses étoiles fixées, comme des milliers de petits clous bien ancrés. Elle respire, sans faire trop de bruit, comme si elle avait peur de casser l'instant. Je ne la regarde pas, mais je la sens, présente comme jamais, collée à moi. Ses longs cheveux bruns doivent s'étendre sur l'herbe humide comme un halo autour de sa tête.
- Tu penses à quoi? qu'elle me demande, d'une toute petite voix.
- À rien.
C'est silencieux, tout autour. Juste le vent d'été, à travers les branches du chêne qui nous voisine, à quelques mètres. Un gros nuage vient de cacher la Grande ourse.
- Toi, tu penses à quoi?
- À rien, me répond-elle, sur le même ton qu'elle m'avait posé la question.
Combien de temps s'est écoulé, depuis notre arrivée? Mon bras est coincé sous son frêle corps. Peut-être une heure. Ou deux. Je devrais lui parler. Mais tout ce qu'il va sortir de ma bouche, c'est :
-Là tu penses à quoi?
Un coup de vent secoue l'arbre. Je l'entends se retourner vers moi et elle me chuchote :
- À rien.
Il va peut-être pleuvoir. Mais tous les nuages sont noirs, la nuit. Et celui-ci vient de passer. Je vois Véga, dans le ciel. J'ai une pensée qui me brûle les lèvres. Mon amour, je n'aime que...
- Et là? Tu penses à quoi?
-À rien, que je lui réponds.
Et on se tait, à regarder les mêmes étoiles depuis longtemps. Mais ce ne sera jamais assez longtemps.
Le vent dans les branches
Je ne pense pas, j'atterris
Je reviens à la vie
À quoi de Stéphanie Lapointe
On est couchés là. L'un dans l'autre, comme ça. Et on ne parle pas. On regarde le ciel et ses étoiles fixées, comme des milliers de petits clous bien ancrés. Elle respire, sans faire trop de bruit, comme si elle avait peur de casser l'instant. Je ne la regarde pas, mais je la sens, présente comme jamais, collée à moi. Ses longs cheveux bruns doivent s'étendre sur l'herbe humide comme un halo autour de sa tête.
- Tu penses à quoi? qu'elle me demande, d'une toute petite voix.
- À rien.
C'est silencieux, tout autour. Juste le vent d'été, à travers les branches du chêne qui nous voisine, à quelques mètres. Un gros nuage vient de cacher la Grande ourse.
- Toi, tu penses à quoi?
- À rien, me répond-elle, sur le même ton qu'elle m'avait posé la question.
Combien de temps s'est écoulé, depuis notre arrivée? Mon bras est coincé sous son frêle corps. Peut-être une heure. Ou deux. Je devrais lui parler. Mais tout ce qu'il va sortir de ma bouche, c'est :
-Là tu penses à quoi?
Un coup de vent secoue l'arbre. Je l'entends se retourner vers moi et elle me chuchote :
- À rien.
Il va peut-être pleuvoir. Mais tous les nuages sont noirs, la nuit. Et celui-ci vient de passer. Je vois Véga, dans le ciel. J'ai une pensée qui me brûle les lèvres. Mon amour, je n'aime que...
- Et là? Tu penses à quoi?
-À rien, que je lui réponds.
Et on se tait, à regarder les mêmes étoiles depuis longtemps. Mais ce ne sera jamais assez longtemps.
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Table des matières
- mars 2011 (1)
- avril 2010 (1)
- février 2010 (2)
- novembre 2009 (1)
- octobre 2009 (1)
- septembre 2009 (3)
- août 2009 (9)
- juillet 2009 (4)
- juin 2009 (2)
- mai 2009 (1)
- avril 2009 (9)
- mars 2009 (9)
- février 2009 (4)