mercredi 8 avril 2009

Pastiche Jack Kerouac Blues

En ce temps-là les mémoires s'étendaient plus loin que la ligne d'horizon
chaque colline d'amiante expurgée de sa semence trônant à l'orée du monde
je cherchais mon avenir sur les restants poudreux des mines d'autrefois
Thetford mourait comme une chandelle face à l'orage
entre les filaments désuets et l'entêtement d'une foule

le Québec m'ouvrait ses bras, grands comme des rêves d'enfant
les promesses s'entassaient en moi sardines de bonheur
terre d'Amérique aux milles désirs et aux milles six envies
elle s'éveillait dans le lit du fleuve et les crissements du caoutchouc
avec Pontbriand qui époumonait l'ontologie
Bissoondath qui usait de schizogénie
pendant que je me brûlais le bout des doigts
avec l'espoir de coller le rêve sur papier à l'aide de mes mains littéraires et de mes pensées léthargiques

and somewhere Thetford was dying like a candle against the storm

je chevauchais le présent
entre un passé lunaire et un avenir sans ombre
et Thetford se mourait comme une chandelle face à l'orage
mon passé me surpassait sans jamais m'embarquer
j'étais là face à rien étouffés de promesses
et je cherchais du bout des doigts les mêmes que je brûlais
des réponses en référence
des questions entre les lignes
oubliant mes racines qui s'asséchaient
plus meurtries que la peau de mes mains
brûlée par des mots qui n'étaient pas les miens

and somewhere Thetford was dying like a candle against the storm

mineurs usés comme l'escarpement d'un ravin tri-centenaire et abîmés comme le pavé d'un village défiguré
mines accrochées jusqu'au Jugement Dernier comme un dernier espoir une crise de folie
tous ramassent ses miettes dans l'espoir de la recoller casse-tête dépecé
tous s'harcèlent à savoir qui partira le premier
et je quittai pensant rebrousser pour mieux me retrouver

and somewhere Thetford was dying like a candle against the storm

toutes les prières prononcées à une image morcelée transfigurée Dieu
cachaient la plaie jamais recousue d'un échec et mat
and somewhere in Quebec I was burning my fingers
les mots s'envolaient emportant des pages et des pages de rêves
pas les miens ni les leurs
un papier partait au vent une étoile irradiait crevant mes yeux de lumière diffuse
et j'oscillais métronome littéraire tapant des rythmes de phrases contigües incongrues décousues
une aiguille et du fil crayon et talent et j'entendais
Cotnoir épeler mon passé conseiller mon présent étouffer mon avenir
devant mon ordinateur épitaphe moderne et je mourais un peu plus
entre les filaments lettrés et l'entêtement archaïque vérité littéraire

and somewhere in me Thetford was dying while I was catching dreams

et pendant que mes racines s'enflammaient
je ne voyais plus le jour s'accrocher à moi
que des idées chemins d'amiante qui s'effritent sous le passage
l'horloge au mur aurait crié si horloge au mur il y avait
et j'ai trébuché une phrase de trop qui s'est emmêlée dans les mots de mes souliers

and somewhere in me I was dying like a sun in the snow

et au lieu de repartir sans rien dans les poches
j'ai écrit mon nom du bout de mes doigts calcinés
et sans pleurer j'ai éteint la chandelle atrophiée
j'ai regardé l'épitaphe de mes soirées qui irradiait d'étoiles
j'ai rythmé un rêve qui sonnait comme une réalité

1 commentaire:

  1. Je commence par dire...Vive Thetford. Point.

    lol

    Sérieux, j'ai lu ton texte et c'est venu me chercher. En ce moment, après l'avoir lu, je me sens triste et nostalgique...Et j'ai don hâte de retourner chez moi..XD

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