Ouvre-moi les yeux. Une fois pour toutes.
Quand je regarde quelque fois dans ma mémoire, le paysage de mes souvenirs, j'y vois un ciel bleu et des nuages touffus. Avec un arbre qui bruisse sous le vent. Un érable. Et du gazon. Vert. Tellement vert qu'on a l'impression de s'y perdre si on le regarde trop longtemps. Et une galerie à la peinture écaillée.
Mais pas de toi. Pas une parcelle. Parce que ce paysage, c'est mon berceau. Mon pays d'origine. Mon antre. Un refuge intouchable. Dont personne n'a accès. Où je pouvais regarder le temps filer comme une feuille morte sous le vent.
Mais ce décor, avec les années, s'est effrité. Peu à peu. De plus en plus. La peinture écaillée est disparue. Le ciel bleu ne m'émerveillait plus. Et la quiétude est disparue. Remplacée par un stress immense. Je n'appartenais plus à cet endroit. Je n'y avais plus droit. Et pendant que je réalisais cette tristesse, en même temps qu'un merle prenait son envol, j'ai pensé à toi.
Toi qui m'a fait réaliser que cet endroit ne serait plus jamais le même. Oh, sans le vouloir. Personne ne serait assez méchant pour départir un homme de sa terre natale. Mais tu l'as fait. Cruellement. Sans pitié. Juste avant de me fendre le coeur.
Bah, c'était pas ta faute non plus. Comment pourrais-je être autre chose que moi-même? Comment pourrais-je être autant bourré de vices, de haine, de colère, de noirceur et me faire aimer? Comment pourrais-je être lui?
Et comment aurais-je pu me ressourcer, si mes origines ne m'étaient plus d'accès? Si ce ciel bleu, cet arbre et cette galerie ne m'étaient plus destinés?
Alors j'ai ouvert les valves. Des larmes de bières au goût de nicotine. Et des relents de colère. De jalousie. De mépris. Sur du Dido, du Harmonium et même du Phil Collins. Je n'ai pas su retrouver le ciel bleu. Ni même le vert du gazon. Mais au moins, j'avais autre chose en tête.
L'infinie solitude commençait à faire son oeuvre. Sournoisement. Mais sûrement. Chaque moment me semblait de plus en plus long. Surtout quand je pensais à toi. Tic. Tic. Tic. Le tac ne venait pas. Et j'avais oublié l'azur, le vert, l'écaillé de la contrée qui m'a vu naître.
Ce soir, j'ai pensé à ces couleurs. J'ai revu les nuages touffus, dans ma tête. Comme une photo. Et je me suis rendu compte que j'avais perdu quelque chose. À travers ces années. Mais que peu importe ce qu'il allait arriver, que peu importe combien de temps allait passer, que peu importe combien de couches de peinture la galerie allait éprouver, j'aurai toujours le souvenir de ce moment passé à voir l'herbe verte tanguer sous le vent, à entendre l'arbre chanter de ses feuilles et à admirer les nuages qui se partageaient l'éclat du bleu.
Alors, si jamais l'envie te prend.
Ouvre-moi les yeux. Une fois pour toutes.
lundi 24 août 2009
lundi 17 août 2009
J'ai perdu pied. Au fond du puits. Fiction.
Je finirai bien par devenir. Réalité.
Mais pour le moment.
J'attends.
Les joues humides.
Le coeur qui débloque.
La corde ne veut pas décrocher. Et je ne peux me hisser. Les mains brûlées.
Je perds mon temps.
Je finirai bien par devenir. Réalité.
Mais pour le moment.
J'attends.
Les joues humides.
Le coeur qui débloque.
La corde ne veut pas décrocher. Et je ne peux me hisser. Les mains brûlées.
Je perds mon temps.
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Introspection,
Poésie
dimanche 16 août 2009
jeudi 13 août 2009
Je me défonce ce soir. Quatrième Molson de débouchée, je me demande quand est-ce que je vais finalement voir le fond du baril. Je déteste les au revoir, spécialement quand ils sont plats.
J'aurais pu essayer d'écrire de la fiction. Ou voire de la poésie. Mais mon esprit est trop embrouillé pour autant d'exercices. Je préfère sombrer avec - en ce moment - du vieux Alanis Morissette. Mais pas Jagged Little Pills. Plus vieux encore. Peu importe la musique, elle ne fait que m'accompagner. Dans ma solitude. Ou dans mes déboires.
Ais-je peur de rater ma vie? Au point de la voir déjà finie? Je crois que oui. Comme si j'étais né pour être ordinaire. Né pour passer inaperçu. Ou pour être deuxième. Tant de rêves qui me semblent flous, inacessibles. Tant de rêves qui se résument à une chose. Être quelqu'un. Qui se démarque.
Mais non. Je ne me démarque pas assez. Je suis terne. Monochrome. La plupart des textex que j'ai écrit me semblent fades en ce moment. Sauf ce cycle fantômatique qui m'habite. Comme si les morts, les âmes errantes voulaient que je parle d'elles. Mais sinon, je me trouve trop auto-fictif. Comme si j'avais besoin de ce mal de vivre, de ce mal d'aimer pour écrire quelque chose qui finalement, n'en valait peut-être pas la peine.
Un premier jet en vaut-il la peine? Si ingénieux soit-il?
De toute façon, je sombre déjà. Les bulles d'alcool me pétillent dans les yeux. Mon esprit ne peut se fixer. Et je suis seul.
Alcool et solitude. Donc, peut-on en conclure une forme d'alcoolisme? Fuir. C'est donc ça la raison.
Introspection. Tic et tac et tic et tac.
Le temps passe et je ne suis toujours pas plus avancé. À quoi l'écriture m'amène-t-elle? Méandres sans fonds et réflexions toujours de plus en plus glauques.
Et ça me ramène à cette question : C'est quoi le bonheur? Je vous entends déjà : C'est le trajet et non la destination. Peu m'importe aujourd'hui. Et si le bonheur n'était qu'une idée? Paf, comme ça. qui vous frappait sans que vous vous en rendez compte?
Quoiqu'il en soit. Je déteste les au revoir. Surtout quand ils me rapellent l'échec. Je retourne à la fiction dès demain.
L'essai personnel me tue. Me détruit encore plus.
J'aurais pu essayer d'écrire de la fiction. Ou voire de la poésie. Mais mon esprit est trop embrouillé pour autant d'exercices. Je préfère sombrer avec - en ce moment - du vieux Alanis Morissette. Mais pas Jagged Little Pills. Plus vieux encore. Peu importe la musique, elle ne fait que m'accompagner. Dans ma solitude. Ou dans mes déboires.
Ais-je peur de rater ma vie? Au point de la voir déjà finie? Je crois que oui. Comme si j'étais né pour être ordinaire. Né pour passer inaperçu. Ou pour être deuxième. Tant de rêves qui me semblent flous, inacessibles. Tant de rêves qui se résument à une chose. Être quelqu'un. Qui se démarque.
Mais non. Je ne me démarque pas assez. Je suis terne. Monochrome. La plupart des textex que j'ai écrit me semblent fades en ce moment. Sauf ce cycle fantômatique qui m'habite. Comme si les morts, les âmes errantes voulaient que je parle d'elles. Mais sinon, je me trouve trop auto-fictif. Comme si j'avais besoin de ce mal de vivre, de ce mal d'aimer pour écrire quelque chose qui finalement, n'en valait peut-être pas la peine.
Un premier jet en vaut-il la peine? Si ingénieux soit-il?
De toute façon, je sombre déjà. Les bulles d'alcool me pétillent dans les yeux. Mon esprit ne peut se fixer. Et je suis seul.
Alcool et solitude. Donc, peut-on en conclure une forme d'alcoolisme? Fuir. C'est donc ça la raison.
Introspection. Tic et tac et tic et tac.
Le temps passe et je ne suis toujours pas plus avancé. À quoi l'écriture m'amène-t-elle? Méandres sans fonds et réflexions toujours de plus en plus glauques.
Et ça me ramène à cette question : C'est quoi le bonheur? Je vous entends déjà : C'est le trajet et non la destination. Peu m'importe aujourd'hui. Et si le bonheur n'était qu'une idée? Paf, comme ça. qui vous frappait sans que vous vous en rendez compte?
Quoiqu'il en soit. Je déteste les au revoir. Surtout quand ils me rapellent l'échec. Je retourne à la fiction dès demain.
L'essai personnel me tue. Me détruit encore plus.
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Essai littéraire,
Introspection
lundi 10 août 2009
Ouvrir tout un univers en quelques lignes. Travail du romancier/poète/essayiste/nouvelliste. Un univers fictif/réel. Dépendamment du créateur. S'empêcher de s'empêcher. Ni plus, ni moins. La tabou ne doit pas exister. Le sujet intouchable doit être touché. Maintes et maintes fois. Clic clic clic sur le foutu clavier. Sans s'arrêter sur des questions d'ordre éthique.
Dans un monde idéal. Bien entendu. Parce que tout le monde a des sujets intouchables. Et au lieu de toucher, on effleure du regard, sans clic clic très approfondi.
Dans un monde idéal. Bien entendu. Parce que tout le monde a des sujets intouchables. Et au lieu de toucher, on effleure du regard, sans clic clic très approfondi.
Libellés :
Essai littéraire
dimanche 9 août 2009
Est-ce que je peux aller trop loin? Écrire en donnant trop de moi? Et de toi, par le fait même?
Révolu, le temps de la plume où écrire de son sang prenait toute son ampleur. Maintenant, c'est du bout des doigts, sur un clavier en alu. Plus de magie, hein. N'empêche pas moins que ça peut devenir très intestinal. Indigeste. Violent. Cru. Ou tout simplement morne. Ou ennuyant. Dépend du point de vue.
Et quand je tombe dans la fiction, j'oublie tout. J'oublie qui je suis, que je t'aime et que je flanche. J'oublie que j'ai mal, mais pas trop. Chaque personnage dans lequel je me vide est un réceptacle confus que je réussis à distancer.
C'est quand je laisse tomber sur l'écran des images ''poétiques'' que je me retrouve, bien malgré moi. Et quand je me lance, plus rien ne peut m'arrêter. Des mots, des mots et encore des mots. Une pluie de mots. Une pluie torrentielle de langage. Et je me fais assommer par les mêmes thématiques.
Je suis un con qui écrit. Un imbécile qui crée. Un idiot qui ne marque pas encore son temps.
Et un poisson. Bloup bloup.
Révolu, le temps de la plume où écrire de son sang prenait toute son ampleur. Maintenant, c'est du bout des doigts, sur un clavier en alu. Plus de magie, hein. N'empêche pas moins que ça peut devenir très intestinal. Indigeste. Violent. Cru. Ou tout simplement morne. Ou ennuyant. Dépend du point de vue.
Et quand je tombe dans la fiction, j'oublie tout. J'oublie qui je suis, que je t'aime et que je flanche. J'oublie que j'ai mal, mais pas trop. Chaque personnage dans lequel je me vide est un réceptacle confus que je réussis à distancer.
C'est quand je laisse tomber sur l'écran des images ''poétiques'' que je me retrouve, bien malgré moi. Et quand je me lance, plus rien ne peut m'arrêter. Des mots, des mots et encore des mots. Une pluie de mots. Une pluie torrentielle de langage. Et je me fais assommer par les mêmes thématiques.
Je suis un con qui écrit. Un imbécile qui crée. Un idiot qui ne marque pas encore son temps.
Et un poisson. Bloup bloup.
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Essai littéraire
Images de toit et de mois. D'avril à ici, là.
Est-ce que t'as ouvert une porte vers ailleurs? Pour comprendre finalement toutes ces idées qui te traversaient l'esprit? Ou tu t'es seulement recroquevillé en position foetale dans l'impossibilité?
Quoiqu'il en soit, j'ai ouvert un autre livre qui me disait que je ne suis plus grand chose. Et un autre qui me disait que j'ai peut-être trop attendu. Le bulletin de nouvelles me demandait de partir. Et le journal m'accusait de tout.
As-tu trouvé quelque chose, dans le fond des prairies martiennes? Ou tu te noies dans un trou noir? De toute façon, sous l'arche, il ne pleut que très rarement. Seulement quand la pluie est oblique. Poussée par le vent.
Et moi, j'ai écouté Alanis, Alfa, Celine ou Céline, Britney, Avril et tout plein d'autres qui ne me disaient absolument rien de toi. Et pourtant.
J'ai pas fait exprès d'échapper la tasse. Elle s'est cassée sur la céramique. Un grand bruit. Une fissure. Du café partout. Un beau gâchis. Comme toujours. Et j'ai laissé le tout sécher. Sans rien ramasser. En espérant marcher dessus. Et me rappeler pourquoi je suis si maladroit.
Si jamais tu me vois passer. Fais de l'auto-stop. Et en t'asseyant, fais attention à la tasse cassée. Ça pourrait me faire plus mal.
Quoiqu'il en soit, j'ai ouvert un autre livre qui me disait que je ne suis plus grand chose. Et un autre qui me disait que j'ai peut-être trop attendu. Le bulletin de nouvelles me demandait de partir. Et le journal m'accusait de tout.
As-tu trouvé quelque chose, dans le fond des prairies martiennes? Ou tu te noies dans un trou noir? De toute façon, sous l'arche, il ne pleut que très rarement. Seulement quand la pluie est oblique. Poussée par le vent.
Et moi, j'ai écouté Alanis, Alfa, Celine ou Céline, Britney, Avril et tout plein d'autres qui ne me disaient absolument rien de toi. Et pourtant.
J'ai pas fait exprès d'échapper la tasse. Elle s'est cassée sur la céramique. Un grand bruit. Une fissure. Du café partout. Un beau gâchis. Comme toujours. Et j'ai laissé le tout sécher. Sans rien ramasser. En espérant marcher dessus. Et me rappeler pourquoi je suis si maladroit.
Si jamais tu me vois passer. Fais de l'auto-stop. Et en t'asseyant, fais attention à la tasse cassée. Ça pourrait me faire plus mal.
Libellés :
Poésie
Errance
Ça fait trois mois que je suis mort. Environ. C'était un soir d'août. Et aujourd'hui, c'est la première neige. Donc, environ trois mois. Peut-être quatre.
Ça s'est passé tellement vite. J'ai pas trop compris ce qu'il était en train de m'arriver. J'étais assis dans ma voiture, bien posté aux feux de circulation, à attendre que la lumière passe du rouge au vert. Puis un camion a dérapé et m'a embouti. Et j'étais mort. Enfin, je crois. J'ai pas vu le film de ma vie, comme on a souvent dit. J'ai pas vu la lumière au bout du tunnel. Personne n'est venu me chercher. Non. J'étais debout, à côté de ma voiture, enfin, de ce qu'il en restait. Et sous la tôle tordue, je savais que je reposais là.
Je me suis assis dans l'herbe humide. Et j'ai attendu. Qu'on vienne me chercher. Pour aller je ne sais trop où. Mais, bien évidemment, personne n'est venu. J'ai dû voir une dizaine de couchers de soleil et autant de levers, assis là. Puis, la température est devenue rapidement insupportable.
Même pour un mort. Alors je suis retourné chez nous. Dans l'ambiance mortuaire. Ma femme qui pleurait sans arrêt. Ma fille qui affichait un air d'enterrement. C'est le cas de le dire.
Quelquefois, je crois qu'elles me voyaient. Elles regardaient au loin, dans ma direction. Et tout à coup, un petit éclair dans leurs yeux. Et quelques larmes. Parfois, j'allais m'asseoir avec elles, à la table de la cuisine. Comme autrefois. Excepté que je ne pouvais pas leur parler. Leur prendre la main, quand ça n'allait pas. Ou tout simplement les serrer dans mes bras.
Alors, après un moment, je suis parti. J'ai décidé de marcher jusqu'à ce que je trouve quelqu'un comme moi. Quelqu'un qui avait raté la grande projection de son film. Et qui marchait dans le froid des nuits. Sans jamais trouver. Tout en sentant des milliers de présences autour de moi. Des fantômes parmi les fantômes.
Je me suis trouvé un banc de parc. Où je pouvais m'engourdir jusqu'à ce que je voie passer quelqu'un qui puisse me voir. Alors je m'y suis installé. Et c'est sur ce banc que je regarde tomber la première neige. Ma montre numérique indique 22:15, le 23 août 2009. Heure à laquelle j'ai dû traverser de l'autre côté. En restant dans le même.
À travers les flocons, je crois discerner quelques points rouges qui se déplacent. Comme des yeux. Qui me fixent. Qui s'éteignent et se rallument. Un peu plus près. À chaque fois. De quoi pourrais-je bien avoir peur, si je suis déjà mort? Qu'est-ce qui peut bien arriver à une âme errante?
Je suis engourdi. Come soudé au banc. Et je ne peux m'empêcher de voir ces petits points scintillants filer dans la nuit. S'approcher sournoisement.
« Qui êtes-vous? »
Je n'ai même pas eu à ouvrir la bouche. La question qui fusait dans mon esprit s'est fait entendre à travers le parc, avec un écho lugubre. Ou était-ce des rires? Des rires qui s'amplifient. Et qui sortent de partout autour de moi. Je voudrais fermer les yeux. Essayer de me faire mon film, pour partir. Vite. Mais je suis gelé là.
Avec eux.
Ça s'est passé tellement vite. J'ai pas trop compris ce qu'il était en train de m'arriver. J'étais assis dans ma voiture, bien posté aux feux de circulation, à attendre que la lumière passe du rouge au vert. Puis un camion a dérapé et m'a embouti. Et j'étais mort. Enfin, je crois. J'ai pas vu le film de ma vie, comme on a souvent dit. J'ai pas vu la lumière au bout du tunnel. Personne n'est venu me chercher. Non. J'étais debout, à côté de ma voiture, enfin, de ce qu'il en restait. Et sous la tôle tordue, je savais que je reposais là.
Je me suis assis dans l'herbe humide. Et j'ai attendu. Qu'on vienne me chercher. Pour aller je ne sais trop où. Mais, bien évidemment, personne n'est venu. J'ai dû voir une dizaine de couchers de soleil et autant de levers, assis là. Puis, la température est devenue rapidement insupportable.
Même pour un mort. Alors je suis retourné chez nous. Dans l'ambiance mortuaire. Ma femme qui pleurait sans arrêt. Ma fille qui affichait un air d'enterrement. C'est le cas de le dire.
Quelquefois, je crois qu'elles me voyaient. Elles regardaient au loin, dans ma direction. Et tout à coup, un petit éclair dans leurs yeux. Et quelques larmes. Parfois, j'allais m'asseoir avec elles, à la table de la cuisine. Comme autrefois. Excepté que je ne pouvais pas leur parler. Leur prendre la main, quand ça n'allait pas. Ou tout simplement les serrer dans mes bras.
Alors, après un moment, je suis parti. J'ai décidé de marcher jusqu'à ce que je trouve quelqu'un comme moi. Quelqu'un qui avait raté la grande projection de son film. Et qui marchait dans le froid des nuits. Sans jamais trouver. Tout en sentant des milliers de présences autour de moi. Des fantômes parmi les fantômes.
Je me suis trouvé un banc de parc. Où je pouvais m'engourdir jusqu'à ce que je voie passer quelqu'un qui puisse me voir. Alors je m'y suis installé. Et c'est sur ce banc que je regarde tomber la première neige. Ma montre numérique indique 22:15, le 23 août 2009. Heure à laquelle j'ai dû traverser de l'autre côté. En restant dans le même.
À travers les flocons, je crois discerner quelques points rouges qui se déplacent. Comme des yeux. Qui me fixent. Qui s'éteignent et se rallument. Un peu plus près. À chaque fois. De quoi pourrais-je bien avoir peur, si je suis déjà mort? Qu'est-ce qui peut bien arriver à une âme errante?
Je suis engourdi. Come soudé au banc. Et je ne peux m'empêcher de voir ces petits points scintillants filer dans la nuit. S'approcher sournoisement.
« Qui êtes-vous? »
Je n'ai même pas eu à ouvrir la bouche. La question qui fusait dans mon esprit s'est fait entendre à travers le parc, avec un écho lugubre. Ou était-ce des rires? Des rires qui s'amplifient. Et qui sortent de partout autour de moi. Je voudrais fermer les yeux. Essayer de me faire mon film, pour partir. Vite. Mais je suis gelé là.
Avec eux.
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Nouvelle littéraire
J'écris pour rester vivant. Parce que chacun de mes mots qui s'affiche est une partie de moi, indélébile. Et j'aurai beau dire : « Non non non que de la fiction », il n'existe pas ou presque de cette fiction pure. Je dis presque parce que je n'ai jamais eu envie de scier quelqu'un.
J'écris pour me garder réveillé. Pour ne pas endormir mes idées qui s'échauffent. Qui bouillent. Rage, comme un feu qui crépite sous le vent.
J'écris pour ne pas oublier ce qui me fait mal. Parce que j'aime pas le bonheur. Les happy end. Les fleurs bleues sous un arc-en-ciel et le couple parfait qui s'embrasse dans la rosée du soir.
J'écris là où ça fait mal. Parce que je sais ce qui fait mal.
J'aime la noirceur d'un personnage. Ou son mystère. Ses idées floues. Le décortiquer, morceau par morceau. Jusqu'à ce que je comprenne. Que c'était moi. Ou une partie. Aussi infime soit-elle.
J'ai pas perdu la main. Juste l'envie de développer. De m'encarcaner dans un scénario précis, avec des ''moi'' précis. Comme une salle aux miroirs.
Mon langage ne s'est pas éteint. Et ce n'est pas près d'arriver.
Je suis un torrents de mots. Ou simplement un poisson qui tente de le remonter.
Bloup bloup.
J'écris pour me garder réveillé. Pour ne pas endormir mes idées qui s'échauffent. Qui bouillent. Rage, comme un feu qui crépite sous le vent.
J'écris pour ne pas oublier ce qui me fait mal. Parce que j'aime pas le bonheur. Les happy end. Les fleurs bleues sous un arc-en-ciel et le couple parfait qui s'embrasse dans la rosée du soir.
J'écris là où ça fait mal. Parce que je sais ce qui fait mal.
J'aime la noirceur d'un personnage. Ou son mystère. Ses idées floues. Le décortiquer, morceau par morceau. Jusqu'à ce que je comprenne. Que c'était moi. Ou une partie. Aussi infime soit-elle.
J'ai pas perdu la main. Juste l'envie de développer. De m'encarcaner dans un scénario précis, avec des ''moi'' précis. Comme une salle aux miroirs.
Mon langage ne s'est pas éteint. Et ce n'est pas près d'arriver.
Je suis un torrents de mots. Ou simplement un poisson qui tente de le remonter.
Bloup bloup.
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Table des matières
- mars 2011 (1)
- avril 2010 (1)
- février 2010 (2)
- novembre 2009 (1)
- octobre 2009 (1)
- septembre 2009 (3)
- août 2009 (9)
- juillet 2009 (4)
- juin 2009 (2)
- mai 2009 (1)
- avril 2009 (9)
- mars 2009 (9)
- février 2009 (4)